J'ai fait la connaissance de Christophe il y a quelques mois en m'abonnant à son compte Twitter : @FoireauxLiens. J'avais repéré ses tweets d'actu qui tombaient chaque jour avec la régularité maniaque d'un fil d'agence en faisant ma petite revue de presse matinale sur ce fameux site de micro-blogging où l'on poste des messages en 140 signes en y associant des liens internet. Twitter est devenu un outil de veille indispensable à mon métier de journaliste...voire une drogue dure, je vous en ai déjà parlé. Alerté à deux ou trois reprises sur des "hot news" techno (la sortie imminente du GooglePhone par exemple) grâce au fil de Christophe, je me suis dit ce gars-là est un crack, une vraie moissonneuse à liens intéressants, une agence de presse à lui tout seul ! Sûrement l'un de ces jeunes journalistes Web aux dents longues qui sont en train de nous pousser, moi et mes copains quadras, vers le cimetière des éléphants de l'ère Gutenberg...
Je ne l'avais jamais rencontré "IRL" (In Real Life), juste quelques clins d'oeil échangés sur Twitter. Et voilà qu'un beau jour je reçois un "DM", un direct message de Christophe me demandant poliment si d'aventure il pourrait faire un stage dans mon service aux "Echos". Ah bon OK me dis-je, ce gars doit être étudiant en école de journalisme. Je lui demande son CV, références, stages déjà effectués blablabla...Un blanc au bout du fil... "Heu je suis en 3ème, mais je veux devenir journaliste...", me répond-il. Christophe a 15 ans, il vit en banlieue parisienne. Je manque de tomber de ma chaise, me ressaisis et lui dis "OK coco tu as le job"...à savoir une semaine de stage conventionné. Certes, c'est la crise de la presse, on n'arrête pas le progrès, mais chez nous on ne fait pas encore dans le mineur menotté à son clavier pour pisser de la copie sur tous les supports...Mais tant qu'à faire, puisque je l'ai sous la main cette semaine, autant l'exploiter un peu sur mon blog !
Christophe n'est-il pas l'un de ces jeunes mutants numériques qui n'ont plus assez d'yeux pour zapper sur la multitude d'écrans de notre merveilleuse société de consommation high-tech ? Intéressant sujet d'expérience : soumettons le à la question pour savoir comment, lui et les djeun's en général, consomment les médias. L'exercice est très à la mode depuis que la banque Morgan Stanley a demandé l'été dernier au jeune Matthew, 15 ans, de se livrer à cet exercice pour tenter d'y voir plus clair sur la manière dont les vieux médias, totalement largué par la révolution internet, peuvent survivre au Big Bang numérique... J'ai d'ailleurs piqué l'idée à ma consoeur Marie-Catherine Beuth qui a déjà soumis son stagiaire au questionnaire de Morgan Stanley sur son blog Etreintes Digitales.Mais assez bavardé, voilà donc l'Oracle de Christophe, 15 ans, "digital native" de son état:
Internet est le premier média… "Les jeunes de ma « génération », celle de 1992 -1994 , sont nés avec Internet. Mais nous n'utilisons pas tous Internet de la même manière. Pour moi qui suis passionné par l’informatique et le journalisme, Internet est le premier média. Pour d’autres, c’est la télévision. Ou encore les jeux vidéos. J’utilise beaucoup Twitter car je trouve que c’est un « outil » énormément utile. Et pour énormément de choses. Twitter m’a permis d’approcher l’actualité d’une manière inédite. De parler avec des gens qui ont les mêmes centres d’intérêt que moi. Bref, de faire des choses que je n’aurai pas pu faire facilement à mon âge... Comme s’improviser journaliste par exemple. Internet me permet, rapidement et gratuitement, d’accéder aux nouvelles, dans le monde entier. Si quelque chose m’intéresse particulièrement, je peux trouver toutes les infos sans aucun problème. Ce qui n’est pas possible sur les autres médias".
90 % de mon temps sur Twitter: "Twitter m’a même permis de trouver un stage aux Echos. C’est bien utile. Pour partager, discuter, rencontrer. Ça reste mon premier outil sur Internet. J’y suis quasiment 90% de mon « temps Internet », voir plus. « Temps Internet » qui est de l’ordre de deux à trois heures par jour pour les jeunes en général…et jusqu’à cinq à six pour les plus connectés, comme moi par exemple."
Facebook m'inquiète
"Facebook est beaucoup plus utilisé que Twitter par les jeunes. « T’as Facebook ? », un peu marre d’entendre ça. « T’as pas Facebook ? », ça aussi. Certains passent 80 % de leur temps internet sur Facebook et pensent que je n’ai pas envie de partager mon profil avec eux. Mais en voyant moi ce qu’ils partagent sans se soucier une seconde de leur vie privée, je trouve cela vraiment inquiétant. Donc j’évite, et j’ai lâché cette connerie depuis quelques mois".
MSN pour rester en contact
"En revanche je laisse ma messagerie MSN connectée en permanence pour rester en contact avec quelques amis s'ils ont besoin de me joindre. Quand aux mails, les jeunes ne s'en servent pas, ils préfèrent la messagerie instantanée ou les SMS. Moi je trouve cela bien utile quand même car je peux archiver ce que je reçois et m'en resservir".
Je regarde peu la télévision...
"Franchement, la télé ça ne m'intéresse pas beaucoup. Je préfère aller sur Internet. Si j'ai envie de voir une vidéo je vais sur YouTube. Si un sujet d'actualité m'intéresse, il y a bien plus de chose sur YouTube qu'à la télévision : des images venues du monde entier et aussi des images tournées par des gens ordinaires qui ne sont pas forcément des journalistes. Je ne m'intéresse presque pas aux films, je préfère les documentaires qui parlent de la vie réelle et savoir ce qui se passe dans le monde. Du coup, je n'utilise pas les sites pour télécharger des films ou des séries. Mais d'autres le font beaucoup, c'est bien connu. ;-)"
Les jeunes n'achètent pas de journaux :"Ici aux Echos, j’entends parler d’inquiétudes pour l'avenir des journaux papier avec Internet. Je n’étais pas vraiment au courant de tout cela. Mais c'est vrai les jeunes n'achètent pas de journaux car cela coûte cher et c'est moins pratique. Pour s'informer, ils vont sur Internet parce que c'est gratuit, facile, mais ils sont un peu agacés quand il y a trop de publicités comme par exemple sur 20minutes.fr. Moi j'achète de temps en temps des journaux comme Le Monde ou Le Figaro. Dans la presse papier, la qualité des articles est nettement meilleure que sur le Web en général. Et il y a plus d'informations, d'analyses, de contexte. Beaucoup moins de copies de dépêches d'agences de presse. Le problème c'est que pour s'abonner, il faut passer par un adulte…C'est assez bloquant. Pour que les jeunes s'intéressent aux journaux, il ne faut pas forcément inventer des journaux interactifs sur Internet mais plutôt leur faire des offres spéciales ou leur faire découvrir la presse de l'intérieur. Ce qui serait sympa ça serait de voir un peu plus comment ça marche dans les rédactions, ce genres de trucs, mais malheureusement ce secteur-là est très fermé, surtout quand on habite en banlieue...".
Décryptage :
OK Christophe n'est pas représentatif de jeunes de son âge. Bien qu'il s'en défende, c'est un vrai "geek" qui préfère son écran d'ordinateur à la télévision au point d'y passer plusieurs heures par jour quand d'autres vont taper dans le ballon.
C'est un sur-consommateur d'Internet, l'un des rares ados que l'on croise sur Twitter (un média essentiellement utilisé par les journalistes, les technophiles et les blogueurs, sinon on en parlerait moins). C'est aussi un accro à l'info, un passionné d'actualité comme j'en ai rarement vu à son âge. Un futur journaliste peut-être, je lui souhaite s'il en a toujours envie dans dix ans (à condition que la profession n'ait pas été robotisée d'ici là ;-).
Mais aussi un lecteur de demain, puisqu'il l'est déjà. Christophe est un hyper-connecté, dont la pratique internet est à la marge - ou à l'avant-garde - des 15-20 ans. Les "early-adopters" sont précisément ceux à qui l'on doit s'intéresser de très près quand on réfléchit à l'avenir des journaux papier et des médias en général. Leurs usages numériques sont un avenir possible, la manière dont ils "consomment" l'information peut donner le La à toute une génération.
Ce jeune mutant n'a pas compris de quoi je voulais parler quand j'ai tenté de lui expliquer qu'au début de ma carrière on copiait/collait nos papiers avec des ciseaux et de la colle. Il m'a demandé "est-ce qu'on est obligé d'imprimer à chaque fois les articles ? Ca fait gaspiller du, papier". Mais il m'a aussi avoué qu'il avait découvert les journaux papier via leur site Internet...jusqu'à les acheter en kiosques. Une exception ? Sûrement.
Mais vous savez ce qu'il m'a dit ? "Vous et moi on n’est pas de la même génération, mais on n'est pas si «éloignés » finalement. Chacun de son côté essaye d’y voir un peu de l’autre côté. Moi, je suis séduis par la presse papier, voir fasciné. Vous, vous êtes devenus très fan de Twitter et des blogs...". Sortir du conflit de génération stérile entre vieux et nouveaux médias, amener les jeunes à s'intéresser à la presse via Internet, et faire en sorte que la presse s'intéresse un peu plus aux jeunes et à leurs nouveaux modes de consommation multi-écrans...Pour les journaux, c'est sûrement l'une des clés pour survivre au grand Big Bang numérique. Bien avant l'éternel débat sur comment faire payer mes contenus sur Internet. Il faut toujours parler avec les Djeun's...
J-C.F
Excellent billet, vraiment. Autant cette histoire de "stagiaire" qui aurait appris la vie aux consultants de Morgan Stanley me désolait au plus haut point (car prise pour "argent comptant" par des personnes apparemment dépassée puisque érigeant en modèle une exception), autant je trouve le décryptage de fin passionnant. Effectivement ce garçon est une exception et à des usages qui se trouvent dans une marge infime. Mais ce type d'early adopter permet de comprendre ce qui va se passer "pour les autres". J'ai relevé UN passage : "Pour s'informer, ils vont sur Internet parce que c'est gratuit, facile, mais ils sont un peu agacés quand il y a trop de publicités comme par exemple sur 20minutes.fr. Moi j'achète de temps en temps des journaux comme Le Monde ou Le Figaro. Dans la presse papier, la qualité des articles est nettement meilleure que sur le Web en général. Et il y a plus d'informations, d'analyses, de contexte. Beaucoup moins de copies de dépêches d'agences de presse. Le problème c'est que pour s'abonner, il faut passer par un adulte…C'est assez bloquant. Pour que les jeunes s'intéressent aux journaux, il ne faut pas forcément inventer des journaux interactifs sur Internet mais plutôt leur faire des offres spéciales". Plusieurs choses : il ne connait pas l'OFUP (très surprenant) et les offres étudiantes, mais il a déjà une vraie compréhension distinctive de la qualité de l'information. Rassurant pour la presse. Mais surtout, il faut passer par un adulte pour s'abonner... Or la caractéristique des iPhone, iPad et consorts est justement de contourner cette barrière. De fait, il y a des lueurs d'espoir pour la presse et le jeunes, mais il va falloir les écouter, vraiment les écouter, car leurs usages sont réellement en rupture.
RépondreSupprimerDamien, je précise une chose : pour les vrais "jeunes", pas forcément "étudiants" au sens lycée/université, il n'y a pratiquement rien... Ou du moins, rien de bien "connu". Mais oui je ne connaissais pas l'OFUP, ça a l'air intéressant.
RépondreSupprimerPour ce qui iPhone, iPad et le reste, différents problèmes : il faut avoir un iPhone, de plus, j'ai fait comprendre qu'il ne faut pas déplacer le problème, mais bien le "guérir", si tu vois. ;-)
Et merci (quand même) pour les différents compliments.
Génial billet mais, pas surprenant, bien sûr que ce gosse de 16 ans n'est pas représentatif des ados de son âge. Il doit probablement être mature et très lucide de ce qui se passe autour de lui et dans le monde donc il doit être très critique et avoir un esprit d'analyse. Ceux grâce et à travers la multitude des sujets et billets qu'il doit lire c'est donc vraiment supère d'avoir son regard quelque part, et c'est un luxe qu'il a sur ses camarades de classe. J'espère qu'il a profité de l'opération "mon journal offert" pour les jeunes. Je me souviens à son âge, même plus jeune il n'y avait pas le net partout et tout le temps comme aujourd'hui mais j'étais aussi un féru de l'info. On ne recevait pas la presse à la maison mais j'écoutais énormément la radio, seul moyen d'avoir l'info tout de suite encore aujourd'hui. Quand on est isolé si j'avais à choisir entre la TV et la radio je choisirai la radio qui est réactive est dans l'instant, moins dans le paraître qui et un élément qui entre forcément en ligne de compte en TV. Pour en finir avec ma consommation de l'info à son âge, j'avais le reflex d'allumer la radio dès qu'approchais l'heure pour être sûr de tomber sur le flash info, je crois que j'ai toujours ce "reflex". c'est d'ailleurs comme ça que j'ai appris la mort de Michael Jackson. J'étais chez une vieille tante, il étais au alentour de 00h25 quand je me suis couché je ne sais pas pourquoi puisque j'allais me coucher, j'ai donc allumé le radio-réveille qui était réglé sur une station et on parlé de sa mort, j'ai eu le courage de rallumé mon ordinateur portable une 15aine ou 20taine de minutes après avoir été scotché à ma radio. L'info rend arco ?
RépondreSupprimerCa m'a un peu filé un coup de vieux en lisant cet intéressant et révélateur feedback d'un "d'jeun" bien de son temps ... mais savoir qu'un gamin de 15 ans finit par acheter du papier après avoir connu des titres par Twitter et autres fantaisies numériques me conforte dans l'idée que 1/le papier n'est pas mort 2/il est stérile d'opposer papier et Web, les deux se complétant ... Et Jean-Christophe en est la parfaite synthèse à travers ce blog brillant ... Je sais, je l'ai déjà dit mais chaque post qui passe, le rend un peu plus !
RépondreSupprimerSympa cet article, c'est frais. J'ai 25 ans, mais je vois un fossé dans les usages, et dans les générations. Il y a la génération kikoolol facebook, basic user je dirai, qui utilise le net comme outil pour parler avec les autres, partager, échanger un peu, mais sans trop aller chercher plus loin et il y a les furieux, qui cherchent à comprendre, qui s'y intéressent, qui testent et repoussent les frontières du possible, écrive et commentent.
RépondreSupprimerJe le vois dans mon entourage sur facebook, les furieux sont rares, mais ils sont de plus en plus jeunes et le décalage entre eux et la presse tradi est de plus en plus forte. J'ai arrêté la télé en 2001, quand j'ai eu l'adsl, j'ai jamais acheté un journal, et je ne lis plus non plus les journaux conventionnels, rien que de l'alter et du user-sharing, du blog et du RSS de sites spécialisés.
Je ne sais pas ce que la presse compte faire pour moi, mais je lui souhaite de ne pas trop y croire :)
Olivier, Jean-Christophe a effectivement une excellent façon d'écrire, de raconter. Dû à sa grande expérience et sa personnalité bien cool. (C'est dit sérieusement.)
RépondreSupprimerEn tout cas oui, le papier n'est pas mort... Comme je l'ai expliqué autrefois à Jean-Christophe, pour moi le papier c'est un peu le Symbole de la Presse... Comme la Colombe pour la Liberté... Bref un truc super symbolique et riche en histoire... (Pour être bref.)
Pour le suivre sur Twitter suis étonné de la révélation de l'âge de @foireauxliens J'aurais aussi plus pensé à un étudiant en école de journalisme vu sa maturité et sa capacité à "propulser" de l'info sur tous les thèmes. Ce qui fait que son compte est vraiment intéressant à follower pour, en plus de l'actu chaude, aller piocher dans les bons "papier" du web. Sans parler de quelques échanges sympas qu'on a pu avoir (bon du coup fini le NSFW pour lui ;-) )
RépondreSupprimerLa maturité je la retrouve dans son approche du net. On sent quand même qu'il n'est pas l'utilisateur lambda qui n'est pas attentif à ses "privacy" sur facebook par exemple. Je trouve intéressant que finalement il ne rejette pas le papier ni des formes d'infos plus approfondies. Quelqu'en soit le support d'ailleurs. Même si là aussi son cas n'est pas le lot commun et qu'il développe une passion de l'info que n'a pas tout le monde. D'ailleurs au passage, Christophe devrait quand même s'offrir un film de fiction (en téléchargement légal bien sûr :D) de temps en temps. Le flux de l'actu devient usant au bout d'un moment.
Tu as trouvé un stagiaire qui peut nous en apprendre pas mal en tout cas sur comment les "digitale natives" voient les choses. Et le fait qu'il serait idiot de vouloir tirer une généralité alors qu'il relève lui-même que dans sa génération les comportements ne ont pas similaires.
Avant la fin de son stage tu devrais quand même lui montrer comment on bricolait une brève avec les ciseaux et la colle avant de la faire saisir ça pourrait l'amuser ;-)
spview, tu m'excuses je n'avais pas vu ton commentaire. Alors en soi rien de surprenant bien sûr, y a mieux et moins bien. En tout cas je précise que j'ai très fait attention à ne pas paraître prétentieux ou autre. J'ai insisté et corrigé plusieurs fois le billet de Jean-Christophe tel un conseiller en communication par peur.
RépondreSupprimerDonjipez, je te remercie beaucoup pour tes compliments divers. Pour ton témoignage aussi, ça fait plaisir franchement. En tout cas je pensais que tu savais pour mon âge ("savais" : je dis ça vu le contexte, je ne fais pas comme si c'était un secret militaire qui risquerait à mon insu d'être publié sur WikiLeaks), mais je ne me priverai pas de tes liens NSFW car ils sont pas mal et pas non plus pornographiques, ça reste sensuel en général. Bref, un global symbolique "Merci" franc. Et pas mauvaise idée pour la fin. :-)
D'ailleurs, parler de jeune par un jeune, vous pouvez remarquer que ce n'est pas facile... Car on est vite perçu comme prétentieux selon ce qu'on dit (c'est plutôt subjectif après mais bon)...
Merci de ta réponse Christophe. Il est évident que tu es féru d'infos et que, de fait, l'outil numérique est parfait pour toi. C'est pareil que la génération qui est née avec une télévision et non une radio, il y a le réflexe du média de proximité. Dans tous les cas, vraiment bravo pour la qualité et la pertinence de tes recherches et écrist (sans fautes qui plus est, ce qui ne gâche rien et soulage mes yeux du langage SMS).
RépondreSupprimerMaintenant, des réponses et d'autres questions : concernant l'OFUP c'est justement un organisme qui a été créé pour aider les étudiants. Sinon les banques (notamment le LCL de mémoire) propose aux moins de 25 ans des abonnements à prix préférentiels. C'est juste pour dire "des pistes existent" en termes de presse moins cher. Mais je pense que le problème n'est pas là, car il y a l'envie de liberté au sens acheter ce que l'on veut quand on veut. Et là, c'est vrai que le prix unique des publications n'aide pas. Tiens, et pourquoi pas une "carte presse" comme la "carte musique" que voulais lancer le gouvernement pour vous permettre d'acheter à prix réduit des titres ?
Revenons au sujet : quand je parle d'iPhone ou iPad ou que sais je, je veux justement dire que ces outils ont pour eux de permettre l'atomisation et la flexibilisation de la consommation média, il faut juste une carte bancaire ou un "crédit", voire un compte Paypal. Ca peut donc aider à répondre au besoin.
Maintenant, tu es un fan d'actu : quid de tes camarades? Ont-ils ta finesse de discernement concernant la qualité d'une info payante et d'une info gratuite ? Sont ils dans le syndrôme "internet c'est gratuit"? Sont-ils réceptifs à l'idée de pouvoir avoir des formats gratuits ou payants numériques, ou bien le papier leur va bien (en partant du principe que les problèmes de prix soient résolus)? Et un journal à la "Harry Potter" sur une tablette ça serait pas top comme support de lecture ? :-)
Surtout, ne crois pas qu'il soit prétentieux de parler des gens de son âge, c'est au contraire un privilège que d'avoir du recul sur soi et les autres avec l'humilité que tu as.
Pour finir, sache qu'à ton âge moi aussi je rêvais d'être journaliste... et que j'aurais voulu avoir twitter et les blogs pour être pris en stage aux Echos sans devoir connaitre qqun etc. C'est une vraie (r)évolution !
Damien, je reste globalement d'accord avec ton commentaire. Et je te dis merci pour tes différents compliments.
RépondreSupprimer"C'est pareil que la génération qui est née avec une télévision et non une radio, il y a le réflexe du média de proximité." Ah oui pas faux, mais bon certains repassent à la radio une fois la télévision acquise. Mais ça reste différent avec presse papier et Internet quand même, car on le dit souvent : Internet est une révolution.
Pour les "aides", il y en a mais faut être quand même hyper-motivé pour trouver ça... Et encore il faut remplir énormément de conditions, bref c'est pas du tout ce qu'il faut. Et encore, c'est souvent (pour être bien vaste) que de très petites réductions. L'idée de "carte de presse" serait une excellente idée, contrairement à celle de "carte de musique" car il est bien facile de télécharger de la musique illégalement, etc. La presse souffre bien plus que le secteur de la musique, ou je me trompe ?
Pour ce qui est iPad je suis bien d'accord sur ce que tu as dit au début mais je le souligne : il ne faut pas déplacer le problème mais le guérir grâce à différentes façons qui restent à déterminer. Tout ça est un sujet qui peut être lieu à un débat à l'infini...
"Surtout, ne crois pas qu'il soit prétentieux de parler des gens de son âge, c'est au contraire un privilège que d'avoir du recul sur soi et les autres avec l'humilité que tu as." Je voulais un peu expliquer ça à Jean-Christophe mais j'avais du mal et je lui ai fait mal comprendre, du coup, j'ai rien dit.
Mais quant à mes (je dis bien "mes") "camarades", non, ils n'ont pas la finesse de discerner la qualité d'une information "payante ou gratuite". Oui, ils sont dans le syndrome de "Internet c'est gratuit", largement... Ils ne sont, je pense, pas forcément réceptifs pour les formats payants numériques car c'est expliqué juste au dessus : beaucoup trop le syndrome du "Tout gratuit sur Internet".
En tout cas oui Jean-Christophe m'a beaucoup étonné au final ("au final" dans le sens ce que je fais maintenant en rédaction, ce qu'il m'a appris et tous les autres trucs) pour le stage aux Échos. J'en suis vraiment reconnaissant. Comme je le dis, c'est "personnellement historique", dans le sens où c'est un évènement-date qui sera beau à s'en rappeler plus tard.
Pour finir le commentaire : une seule chose à dire, c'est qu'il y a énormément de choses à dire. Beaucoup trop. Il y a mieux comme outil pour "vraiment" débattre à ce sujet on va dire. En tout cas merci.
- Christophe, un peu fatigué, donc s'il te plaît un minimum d'indulgence si erreurs en tous genres. ;-)
Que dire si ce n'est que c'est un article vraiment très intéressant et vraiment très instructif...
RépondreSupprimerJe suis d accord avec zoupic sans être d accord. En effet, pour ma part à 27 ans je ne me sens pas en décalage avec cette "nouvelle génération" mais c'est vrai que si l'on regarde de manière plus globale il peut exister un fossé entre les générations mais également au sein même des générations. Et c'est précisément ces décalages qui doivent être observés tant dans les usages, que dans la compréhension du monde numérique,...
En tout cas je trouve les échanges très instructifs et très intéressants à suivre. Cela donne aussi de l'espoir tant sur le métier de journaliste que sur la vision (large) du monde que certains peuvent avoir ;)
Très heureux également de lire un jeune journaliste qui ne prend pas le pire de certains journalistes dans la manière de considérer les lecteurs mais aussi dans la vision du métier (même si sur ce point il faudrait plus discuter). Et je ne pense pas que le maitre de stage ne l'altère ;)
@Damien : Tu poses la question sur ses camarades et sur leur discernement concernant la qualité d'une info payante et d'une info gratuite... mais aujourd'hui est-ce que dans nos différentes générations il existe réellement ? Est-ce que la majorité du public souhaite une vraie information, des papiers fouillés avec de vrais angles et plus complexes que les paillettes ? peut être que les personnes que l'on côtoie oui mais pas forcément une majorité....
cela me rappelle les enquêtes sur la consommation TV qui dénoncent toujours tels ou tels programmes au profit de programmes plus culturels alors qu'au final l'audience se fait majoritairement sur les programmes montrés du doigt (même si les mesures ne sont que partielles).
@Donjipez : Bon il va falloir trouver le prochain terme après les Digital Natives car cela commence à faire une longue génération non ? Pour le coup, j'avoue être en décalage avec beaucoup de personnes de mon age mais j'ai toujours connu l'ordinateur (et même le téléphone mobile plus ou moins). En revanche, il y a la notion d'Internet Native ou du Web 2 native (et encore) je pense je ne sais pas.