jeudi 22 septembre 2011

Golden Blog Awards: Mon Ecran Radar revient en année 2

Vous aurez reconnu "Christine"...
Ces derniers temps, Mon Ecran Radar sort rarement du garage où je l'ai temporairement garé cet été, après deux ans d'usage intensif et très exactement 100 billets au compteur.  Précieusement remisé sous bâche, carrosserie lustrée, moteur réglé...ne lui manque qu'un peu de carburant et ça repart pied au plancher. Qu'attends tu pour appuyer sur l'accélérateur me direz vous ? Le carburant justement. Depuis le mois de mai, j'ai mis toute mon énergie dans mon nouveau job à Libé. Du quotidien à 100 à l'heure, passionnant et chronophage. Difficile de piloter en double commande mon métier de journaliste éconoclaste et une activité de blogueur assidu. 

Mais pas question d'abandonner ce véhicule bloguistique en rase campagne. Ce serait vraiment dommage de laisser ce blog dériver dans le cyberespace, prendre la poussière du vide numérique, puis s'éteindre tristement comme une étoile morte. Il y a tant de choses à dire, tant à raconter, tant de motifs d'émerveillement et d'agacement quand on regarde le monde à travers cette pluie de pixels qui envahit nos écrans et accélère nos vies. Je le dois aux 10.000 curieux qui ont pris l'habitude de passer par là tous les mois. Je me le dois aussi pour plein de raisons que j'ai déjà expliqué ici et .

Alors j'ai trouvé prétexte à un bon coup de manivelle pour faire repartir le moteur de l'envie et faire ronronner à nouveau mes neurones fatigués.

Pour la deuxième année consécutive, Mon Ecran Radar est candidat aux Golden Blog Awards. L'an dernier j'avais fini finaliste dans la catégorie Actualités Web sans décrocher la timbale. Cette année, je suis en lice dans la catégorie "Culture" qui convient un peu plus à l'orientation que j'ai donné à mon blog ces derniers mois. Alors si l'envie vous en prend, vous pouvez voter pour moi en cliquant ici ou ci-dessous, ce qui me donnera une chance de concourir à nouveau en finale pour ces Golden Blogs qui seront décernés le 16 novembre (croyez-le ou non c'est le jour de mon anniversaire) sous les lambris dorés de l'Hôtel de Ville de Paris.

Non pas que je coure après la médaille du mérite du blogueur vous l'aurez compris. Juste un moyen comme un autre de me remettre la pression pour rouler ici à tombeau ouvert ! Alors votez et faites tourner, je reviens (très) bientôt avec un vrai billet, vrai de vrai ;)

dimanche 11 septembre 2011

Un 11 Septembre de Santiago à Manhattan

New-York 09.11.01
11 Septembre...la world machine médiatique fainéante et hystérisée tourne en boucle sur les dix ans de l'Apocalypse venue frapper les Twin Towers. Je pense aux 2985 destins foudroyés ce jour-là. Mais je pense aussi à un autre anniversaire oublié, ignoré des télévisions, radios et journaux, et à peine présent sur Internet : il y a 38 ans mourrait un héros ordinaire nommé Salvador Allende. Mort suicidé dans son Palais de la Moneda pour ne pas tomber entre les mains de la clique fasciste du général Pinochet. Je pense aussi aux 3000 victimes de la Junte, à ces étudiants et militants de gauche regroupés dans un stade, puis torturés et exécutés dans les premiers jours du Golpe de Pinochet. 3000 destins oubliés qui pèsent autant que ceux d'un autre 11 Septembre que l'on commémore aujourd'hui.
 Outre le billet de blog pré-linké, voici donc ma petite dédicace très personnelle à Allende et à tous ces gens morts il y a près de quarante ans d'un autre terrorisme, à l'époque télécommandé de Washington et soutenu par la CIA.  

11 septembre 1973 à Santiago
Un terrorisme qui, en ce 11 septembre 1973 à Santiago du Chili, valait bien celui de Ben Laden à Manhattan le 11 septembre 2001. L'horreur des deux dates est égale, elle ne se compare et ne s'annule pas. Mais le devoir de mémoire, lui, est malheureusement plus sélectif. Comme l'est l'actualité et sa foutue loi d'airain du "nombre de morts au kilomètre" (qui se soucie aujourd'hui des milliers d'enfants qui meurent chaque jour de la famine en Somalie et ailleurs ?). Plus encore qu'avec la distance, avec le temps va tout s'en va. La mémoire s'efface et l'histoire se dilue et s'oublie dans le fleuve des mots et des images qui défilent en temps réel sur les écrans de nos vies numériques.

mardi 12 juillet 2011

GarageLand

Mon Ecran Radar serait-il sur une voie de garage, en train de prendre doucement la poussière des étoiles numériques ? Ou bien est-il tout simplement au garage pour une révision 3.0, carrosserie lustrée, moteur à chroniques réglé comme une horloge ? Plus d'un mois sans écho régulier de la planète digitale, sans delirium gonzo-journalistique, sans pur moment de rock'n roll, sans chevauchée sauvage sur mon clavier...C'est ainsi, je suis un blogueur à la fois erratique et impulsif. Je fonctionne au coup de coeur, au coup de sang, au coup de speed. En ce moment ce n'est pas que je n'ai plus grand chose à dire, mais le temps m'échappe tout simplement

Je suis pris de vertige face à l'accélération du monde, à la folie de l'internet temps réel sur Twitter et ailleurs. Les journées filent à la vitesse de la lumière dans la fibre optique. Comme tous les journalistes de l'an 15 après Internet, je me sens submergé par l'actualité devenue folle. Désorienté par ce flux de news futiles ou historiques qui tournent en boucle comme autant d'électrons dans le grand Synchrotron de l'ère numérique. Les révolutions arabes, Fukushima, la mort de Ben Laden, DSK, la guerre en Lybie qui s'enlise, DSK encore jusqu'à la nausée, le berceau Grec de la démocratie soumis à la dictature des marchés, la folle cupidité du turbo-capitalisme que rien ne semble pouvoir arrêter, le Big One financier et le chaos social qui menacent...Il y a tellement matière à réflexion, indignation, éclat de rire, hyperbole, ou croche-patte cynique que je n'arrive pas à choisir, que je ne parviens plus à écrire.

vendredi 17 juin 2011

Indigènes Digitaux: la survie de l'identité indienne est au bout de la souris

Encore un billet invité, me direz-vous.  Depuis que je suis à Libé, c'est vrai, j'ai perdu un peu de ma stricte discipline de blogueur de combat ;). Un gros billet par semaine depuis le lancement de ce blog en 2009...pour l'heure je n'y arrive plus. Ca reviendra. Mais j'ai surtout eu un vrai coup de coeur pour cette histoire d'indiens digitaux que m'a raconté mon camarade Nicolas Rauline, blogueur (www.barrio-latino.info) et journaliste (aux Echos) lui aussi. Ou comment les peuples d'Amazonie venus du fond des âges ont appris à se servir des armes numériques pour mener une guérilla identitaire pacifique et tenter sauver leurs cultures en voie de disparition. Les Zapatistes du sous-commandant Marcos avaient montré la voie, en alliant fusils et propagande planétaire médiatisée. Les Indios Pataxo Hahahae du Brésil ont pris eux la souris pour défendre leur cause. Si seulement Geronimo avait eu Internet ! JCF

Geronimo et ses guerriers Apaches en 1886 (Smithsonian National Archive)
L’image était saisissante. Venue d’une autre époque, sortie d’un autre monde. De ces clichés envoûtants que chacun de nous peut avoir de l’Amérique du Sud. Il y a quelques semaines, sont apparues des photos diffusées par des ONG représentant l’une des dernières tribus isolées de la planète, surgie de la Silva amazonienne et de la nuit des temps. Un avion de reconnaissance avait repéré une dizaine d’hommes et de femmes, peintures sur le visage et lances à la main, fixant l’objectif aérien du photographe, interloqués. Une rencontre vertigineuse qui mettait en lumière la nécessité de protéger les derniers représentants d’un mode de vie et de civilisations que certains pensent révolus.

samedi 28 mai 2011

Pas d'Internet "civilisé" pour les Barbares de l'Info !

J'ai écrit ce texte un peu barge, ce pronunciamiento gonzo, à la demande de mon camarade blogueur Chacaille. Ce cher Frater Guillaume d'outre-Léman, qui défend la figure du "Moine reporter bénévole", lance avec ses amis suisses une fière Trirème baptisée "Ithaque". Un journal au long cours,  non-profit et citoyen, qui entend aller "moins vite plus loin". Avec de la chair et de l'humanité dedans, du récit, du reportage, des idées et de la BD...Le premier numéro de cet ovni journalistique et littéraire sort des presses. Vous pouvez vous y abonner ici sans peur d'être déçus. C'est beau, c'est gonzo.  Je suis fier d'être de l'aventure ! Voici donc en guise de Teaser ce Manifeste des Barbares de l'Info qui sera en Der du numéro 1 et que je brûlais de publier envers et contre l'Internet "civilisé" (et le journalisme qui va avec). Surtout après la farce grotesque de l'eG8 organisée à Paris par l'Histrion à talonnettes de l'Elysée...
JCF

NOUS SOMMES LES BARBARES DE L'INFO 

Nous sommes les nouveaux Barbares de l'Info. Journalistes renégats et mercenaires du clavier, jeunes forçats du Web et vieux déserteurs du papier, blogueurs sans entraves et citoyens libre-penseurs. Jeunes précaires courant de stages en CDD renouvelables, rédacteurs trentenaires prêts à tout donner mais privés de la carrière qui portait leurs aînés, quadras et quinquas déclassés, trop vieux, trop exigeants, pas assez petits chefs pour trouver notre place dans les usines à produire de l'information low-cost que tendent à devenir les journaux. Nous avons pris le maquis du web et ne croyons plus à la presse telle qu'elle était. C'est décidé: nous ne suivrons plus les règles du jeu des professionnels de la profession...enfin juste ce qu'il faut pour vivre ou survivre de notre métier et fomenter la révolution de l'info ici et maintenant.  Sans trop se prendre trop au sérieux évidemment ;). Ceci est un manifeste gonzo-journalistique inutile mais irrépressible, qui n'engage que ceux qui le suivront à leur manière. Quand ils le pourront où ils le pourront. Mais avec la foi communicative des conquérants d'une nouvelle ère informationnelle.

Pour commencer, nous croyons aux Dieux de l'Information et de la technologie au nom du Libre Partage du savoir. Nous pensons toujours que la compréhension de l'actualité et de l'histoire en train de se faire est un facteur indispensable d'éducation, d'élévation et de progrès. Et que la liberté indéfectible de la presse est l'un des premiers fondements de la démocratie. Nous plaçons la mission d'informer, bien avant le commerce du papier et de la réclame qui dévoient de plus en plus le métier au nom de sa seule survie. Et qu'à ce titre les médias ne sont pas des entreprises comme les autres mais un bien public, qui devrait et pourrait être "non profit" et financé comme tel par l'impôt, le biais de fondations ou la trop vite enterrée "licence globale" (consistant à taxer les opérateurs télécoms faisant juteux commerce des contenus que nous, journalistes et citoyens, produisons).