dimanche 27 mars 2011

Histoires de robots et autres machines

Ecce 1, le robot cyclope au squelette humanoïde
Il y en a de toutes sortes : humanoïdes, zoomorphiques, pédomorphiques, montés sur roues, sur chenillettes, nageant comme des poissons, ou glissant sur le sol comme de drôles soucoupes... Un « défilé de robots » comme en aurait rêvé Isaac Asimov s'est déroulé du 23 au 25 mars dernier au Palais des Congrès de Lyon sous les yeux d'un public de « geeks » émerveillés et curieux comme des enfants. Pour sa première édition, le salon InnoRobo, organisé par le syndicat français de la robotique Syrobo présidé par Bruno Bonnell, a réussi à attirer les stars mécaniques et plus ou moins intelligentes de cette industrie que l'on dit émergente... depuis Jules Vernes.
Plus d'une centaine de robots venus du Japon, de Corée du Sud, des Etats-Unis, mais aussi de l'Hexagone ont rivalisé de démos pour capter l'attention des visiteurs... et des acheteurs ou investisseurs potentiels. L'ancien patron de l'éditeur de jeux vidéos Infogrames, Bruno Bonnell, reconverti dans la robotique de services avec sa société Robopolis, y croit dur comme fer : «Cette fois la robolution est en marche ». Il lui a même consacré un livre récemment paru aux éditions JC Lattès. 

jeudi 17 mars 2011

Ils défient la mort invisible armés de leurs seuls sabres

Quand je pense aux dizaines de milliers de morts et portés disparus de la catastrophe japonaise; quand je pense à la mort invisible qui menace maintenant l'Archipel; quand je pense aux 50 techniciens sacrifiés de la centrale nucléaire de Fukushima qui n'appartiennent déjà plus à ce monde; quand je pense aux pompiers et aux militaires qui luttent désespérément pour refroidir les réacteurs numéros 3 et 4 en fusion; quand je repense aux "liquidateurs" liquidés de Tchernobyl il y a 25 ans; quand je pense à tous ces malgré nous qui absorbent des doses de radioactivité "héroïques" parce qu'ils n'ont pas d'autre choix moral et humain... Je pense au Vent Divin qui pousse ces hommes à se sacrifier pour le salut de leurs contemporains et l'avenir des générations futures.

Je pense à ces mots de Yukio Mishima 
"Et pourtant, le risque qu'avaient accepté de courir les membres de la Société en renonçant à se servir d'armes à feu avait bien mis leur dessein en lumière. Ils devaient bénéficier de l'assistance divine et défier armés du seul sabre les armes de l'Occident haïes des dieux" (La Mer de la Fertilité).
(photo ci-dessus, Yukio Mishima avec ses compagnons, avant son suicide le 25 novembre 1970)

samedi 12 mars 2011

Pour en finir avec le fantôme de Ian Curtis...et écouter enfin la mödernité de Joy Division

Trente ans que Ian Curtis et sa lumière noire m'attendaient, quelque part, au tournant de ce blog. Des mois, des années, que je reculais devant l'épreuve. Que je restais au pied de ce monument de granit de l'histoire du rock pré-numérique. Le journaliste se méfiait du poids de la légende romantique lestant l'écriture, du risque de l'emphase et du ridicule. Le fan de toujours était encore tétanisé, après toutes ces années, par la musique martiale, abrupte et ténébreuse de Joy Division. Elle n'a jamais cessé de résonner en moi depuis ce 18 mai 1980. Trois décennies que l'adolescent tout retourné en veut encore au pendu, le souffle coupé par le nouvelle du suicide. Comme un stupide jeu du foulard rimbaldien qui aurait mal tourné. Putain, pourquoi Ian ? Pourquoi finir suspendu à une corde à linge comme un pauvre pantin gothique ? Pourquoi mourir tout seul comme un con à 23 ans dans ta cuisine ? Longtemps que j'ai cessé de me poser ces questions d'un autre temps. Celui de ma jeunesse. Mais tu t'es constamment rappelé à moi comme un foutu fantôme

dimanche 6 mars 2011

Quand Google règnera sur la posthumanité...


Palo Alto, Californie, 2018. Sergey "Brain" est l'empereur d'un monde connecté. Google est partout, anywhere, everywhere, anytime. Il a mis à genoux Microsoft, le géant déchu du logiciel qui a initié la grande révolution numérique. Et aussi Apple, dont feu le PDG Saint Jobs, a eu la naïveté de croire que son oeuvre perdurerait par la seule magie du bel objet technologique et du buzz marketing. S'il avait su...Le business ultime n'était pas dans le design et l'ergonomie mais dans les contenus, la connaissance. L'avenir n'était pas dans la création d'un univers fermé, mais dans la numérisation de l'univers...Google a mis KO ses concurrents mais aussi toute l'économie traditionnelle. La Firme règne sur les médias, les télécommunications,  les énergies nouvelles, les biotechs.
2 milliards d'individus se connectent chaque jour sur ses serveurs. Google est un Dieu de l'information. Il gère des pétabits de données personnelles venues des quatre coins du monde. Dispense l'information comme un fluide vital à une humanité en pleine transformation. Google évangélise. Sa nouvelle religion: la courbe exponentielle du progrès que rien ni personne n'arrêtera. Sa promesse aux fidèles: le salut sur Terre, l'immortalité enfin, ce vieux rêve du pauvre homo sapiens terrorisé par sa fin biologique inéluctable. A coup de milliards de dollars, investis  dans la techno-médecine, la cybernétique et le génie génétique, Google est en train de donner naissance à l'homme 2.0, un humain augmenté, sauvé par le mariage avec la machine. Les cures de cellules souches et les nano-robots commencent à réparer en profondeur ce que les lifting et le botox ne  faisaient que camoufler grossièrement en surface et de manière trop éphémère. Bientôt le cancer ne sera qu'un mauvais souvenir.  Les femmes programment l'ADN de leurs futurs bébés, écartant laideur, tares, maladies, privilégiant la beauté lisse et photoshopée des magazines. La grande sélection a commencé. Google a pris la tête du Projet Transhumaniste.

mardi 1 mars 2011

Les blogueurs sont fatigués de toute cette gratitude

"Misère, misère, nous sommes les damnés de la Noosphère, notre prose mérite salaire !". Entendez vous ce cri monter des tréfonds de l'internet ? Gronder dans ces nouvelles plantations de coton dématérialisées que sont les agrégateurs et les fermes de contenu ? No more heroes, les blogueurs sont fatigués du clavier, en ont marre d'être des vaches à lait ! Oulala vieux débat vieux comme le Web, polémique usée...et puis personne ne vous oblige à bloguer gratuitement pour autrui, voire à bloguer tout court me direz vous. Pas faux. Question de choix personnel, d'envie, de passion, de mission, de frustration et d'ambition journalistico-littéraire blablabla...il faut assumer...mais Ouinnn je voudrais bien vivre un jour de ma plume moi ! On connaît la complainte du blogueur, ce barde moderne plus ou moins doué du clavier nous en rebat les oreilles depuis des années. Or le fait est, et les faits sont têtus, qu'il n'y a pas d'économie du blog, zéro, nada, niente...sauf pour ceux qui acceptent de vendre leur âme, morale et déontologie aux démons du billet "sponsorisé" (mais ça c'est un autre sujet qui vaut à lui seul un billet bien saignant). Il n'y a déjà plus d'économie pour l'information produite par les médias "professionnels", alors il ne faut pas rêver.

Réveillons nous: plus personne ne veut payer pour voir, pour lire, pour s'informer, pour s'enrichir (intellectuellement), s'éduquer ou se distraire. L'internaute, ce lecteur ingrat des temps numériques, croit que les beaux articles naissent gratuitement dans les feuilles de choux et que les bons billets tombent du ciel comme pluie d'abondance. C'est ainsi. La culture de la gratuité s'est imposée sur le Web, on ne reviendra pas en arrière. Et ce n'est pas moi, tout seul dans mon coin de journaleux-blogueur, qui vais réinventer un business-modèle internet pour les l'information...quoique dans mes rêves les plus fous j'aurais bien quelques idées: par exemple prendre l'argent là où il est en instituant une licence globale financée par les opérateurs télécoms et internet qui se goinfrent de confortables marges de 30 % et plus grâce aux contenus auxquels ils donnent généreusement accès moyennant forfait quadruple-play (mais là encore je m'égare c'est un autre sujet qui vaut à lui seul un billet bien rentre dedans).