mardi 28 décembre 2010

Mon Ecran Radar vous souhaite une Bonne Année avec Owni Music !

2010 c'est No Future, n'est-ce pas Sid ?
Cher visiteur arrivé ici par la magie du Web, c'est aussi Noël Sur Mon Ecran Radar ! Cette fois nul article savant, coup de gueule ou prophétie hallucinée sur le journalisme et la révolution numérique pour ce dernier post de l'année 2010, le 45ème Ouf...Pour te remercier de ton intérêt, de ta fidélité, de ton indulgence pour mes divagations bloguistiques, je t'offre ce petit Best Of sonore de très bon goût concocté par mes amis d'Owni.fr sur OwniMusic. Par paresse temporaire du clavier (je suis en vacances tout de même ;). Au prétexte que Mon Ecran Radar est aussi un blog musical à ses heures (voir ce billet sur Patti Smith ou encore celui-ci sur David Bowie). Mais aussi parce que j'ai envie de te faire découvrir ces 14 artistes (français pour la plupart) dénichés et diffusés par mes amis de La Soucoupe: C.T.R.L, Birdy Hunt, Choklate, Cléo, Senbei, Puss in Boots...j'en passe et des meilleurs. De l'électro déjantée, du Punk futuriste, du rap et du groove syntéthique...que du miel musical pour tes oreilles, la BO de notre génération numérique !
Alors ENJOY LE SON (si tu aimes partage et diffuse)
et bien sûr...BONNE ANNEE 2011 !

samedi 11 décembre 2010

Et si Wikileaks ouvrait l'ère des Zones Autonomes d'Information ?

Julian Assange n'est sans doute pas le Messie que tous les contestataires de l'AlterNet attendaient. Et Wikileaks n'est peut-être pas cette "Agence de renseignement du peuple"  idyllique rêvée par son mystérieux et très warholien fondateur.Mais il est peut-être de ces hommes rares qui  accidentent l'Histoire et changent son cours en agissant comme un agent du Chaos créateur d'une réalité inenvisageable jusque-là: j'ai nommé les fameuses "Zones d'Autonomie Temporaire" (TAZ en VO abrégée) théorisées dès 1985 par le penseur cyberpunk, philosophe, poète et piratologue Hakim Bey dans "TAZ", un ouvrage évidemment libre de droit sur Internet et régulièrement actualisé depuis .
De quoi s'agit-il exactement ? 
"La TAZ est comme une insurrection sans engagement direct contre l'Etat, une opération de guérilla qui libère une zone (de terrain, de temps, d'imagination) puis se dissout, avant que l'Etat ne l'écrase, pour se reformer ailleurs dans le temps ou l'espace". 
Ce concept de "Zone Autonome Temporaire" a été rendu visible, de manière festive par les Rave et Free Party du mouvement techno. Et de la plus mauvaise manière, par les Black Blocks : ces militants "Autonomes" cagoulés et entièrement vétus de noir qui profitent de manifestations a priori pacifistes (anti-nucléaire, anti-G8, anti-OTAN...) pour "libérer" une zone de rue en affrontant (très) violemment la police. Des actions qui n'ont jamais reçu, à ma connaissance le soutien d'Hakim Bey, pour qui seule "la technologie libérée de tout contrôle politique rendrait possible tout un monde de zones autonomes". Dans "TAZ", écrit avant l'avènement du Web...et de Wikileaks, il estimait toutefois que "pour le moment ce concept reste de la science-fiction, de la spéculation pure"
Mais la récente publication par Wikileaks des 250.000 notes révélant les dessous de la  diplomatie américaine, après celle des "warlogs" irakiens et afghans et de leur lot de bavures commises par l'US Army (voir ce billet et la vidéo "collateral murder") a matérialisé l'utopie "TAZ" en l'appliquant au champ de l'informationEt ce à une échelle planétaire. Pour la toute première fois dans l'histoire, un messager venu de l'underNet a dicté son agenda à l'ensemble des médias du monde entier! 

lundi 6 décembre 2010

La guerre des robots aura bien lieu

Dimanche sur France Culture, Xavier de La Porte, qui anime l'excellente émission "Place de la Toile" a longuement cité un papier très fouillé de John Markoff du "New York Times" sur la robotisation en marche de l'US Army. Il se trouve que j'avais pas mal travaillé sur le sujet il y a quelques temps, lorsque j'étais reporter au service enquêtes de La Tribune. Les machines au service de la guerre me passionnent depuis tout petit, lorsque je lisais les "Histoires de Robots" de ce bon Docteur Asimov. Avec toutes les questions technologiques, éthiques et philosophiques que cela pose à l'humanité. Je publie donc ici une version actualisée, digest et largement remaniée de plusieurs papiers que j'avais consacré à ces vilains robots tueurs. Et oui, avant de virer totalement Gonzo, j'ai été un journaliste presque sérieux !

"Sasha", Enki Bilal, planche de l'album "32 décembre"
« Le drone avait surgi […]. Une libellule géante de carbone et de réfractaire noir longue de trois mètres, dotée de deux ailes ultracourtes, d’une dérive et de deux microrotors.D’une batterie de senseurs thermiques.D’un canon rotatif de 14,5 mm […]. Et du sang-froid des machines. Les senseurs étaient en action, les lumières rouges caractéristiques clignotaient sous sa tête bombée d’hydrocéphale tueur […]. II y eut simplement un éclair blanc […]. Et le bruit terrifiant du canon vrilla l’atmosphère» : dans son roman Babylon Babies (Gallimard, La Noire, 1999), l’écrivain « cyberpunk » Maurice G.Dantec décrivait de manière saisissante l’entrée en action d’un drone de combat dans un futur proche (2013), ravagé par une guerre sans fin. La réalité a largement rattrapé la science-fiction : en Irak, en Afghanistan et ailleurs, l’armée américaine emploie aujourd’hui en permanence plus de 2000 drones, dont les fameux Predator et Global Hawk, pour tenter de débusquer un ennemi insaisissable. Conçus pour l’observation et le renseignement, ces inquiétantes machines volantes servent aussi désormais à des missions léthales : la CIA et le Shin Beth israélien ont utilisé des « drones tueurs » à de nombreuses reprises pour éliminer d’un tir de missile des « terroristes » en vadrouille dans le désert… 

jeudi 2 décembre 2010

Ce que nous dit Houellebecq: l'humanité est obsolescente

De quoi Michel Houellebecq est-il le nom ? De quoi nous parle-t-il de livre en livre ?  Je me pose la question de Badiou depuis que je le lis. C'est à dire depuis son "Extension du domaine de la lutte" paru en 1994. Et je crois avoir trouvé une partie de la réponse dans son dernier ovni littéraire goncourisé, "La Carte et le Territoire", sorti en cette rentrée littéraire chez Flammarion (lire ici l'excellente critique de Claire Devarrieux dans "Libération"). Elle est là, lumineuse dans les pages de ce diamant noir qui lui vaut enfin la reconnaissance en tant qu'écrivain et témoin majeur de notre tournant de siècle :

"Alors que les espèces animales les plus insignifiantes mettent des milliers, parfois des millions d’années à disparaître, les produits manufacturés sont rayés de la surface du globe en quelques jours. Nous aussi nous serons frappés d'obsolescence" comme des "produits culturels voués à disparaitre".
Obsolescence...du latin obsolescens, participe passé d'obsolescere: "tomber en désuétude". Faisons comme l'auteur, pour expliciter, référons nous en à Wikipedia en assumant ce plagiat-collage créatif à la manière de Perec dont il est injustement accusé pour son dernier livre : en économie, "l’obsolescence est le fait pour un produit d’être dépassé, et donc de perdre une partie de sa valeur en raison de la seule évolution technique, même s'il est en parfait état de fonctionnement", rappelle fort justement l'encyclopédie en ligne collaborative. Nous y sommes...