dimanche 29 novembre 2009

Mininova ne sera plus le paradis des pirates ordinaires

Minova venait de "fêter" son dix milliardième téléchargement sous la bannière "pirate". Mais depuis ce vendredi 27 novembre c'est terminé : "J'étais en train de télécharger tranquillement un bon film de Nanni Moretti que je voulais revoir quand tout est tombé en rideau", témoigne fort marri un membre anonyme de ma famille que je ne dénoncerai pas, même sous la torture.  Et pour cause, Mininova a supprimé - d'un coup d'un seul - les millions de fichiers Torrent qu'il proposait jusque-là gratuitement en échange "peer to peer". La page d'accueil du site préféré des téléchargeurs du dimanche affiche désormais un laconique : "From now on, only Content Distribution torrents are allowed"... Traduction en VF, "A partir de maintenant seule la diffusion de contenus autorisés est autorisée". Oui c'est redondant mais c'est comme ça depuis la loi Hadopi ;-)

Mininova, c'était le paradis des "pirates" ordinaires : vous, moi, votre chef au bureau, la fille du voisin, l'étudiant dans sa chambre de bonne...Tout le monde avait tâté un jour ou l'autre du fichier bit torrent gratuit sur ce site illégal. Se faire un film d'horreur ce soir ? Revoir un beau film rare comme "Mourir à 30 ans"(la nostalgie camarade) ou une série TV branchée  genre "Skins" ? Télécharger un vieux Stones (déjà acheté en vinyle) ou découvrir le nouvel album de Placebo (avant de l'acheter...éventuellement) ? Tout était possible depuis l'ouverture de ce site basé aux Pays-Bas en 2005. Y compris les comportements les plus compulsifs, boulimiques, voir débiles en matière de téléchargement...

mardi 24 novembre 2009

Et si Microsoft était plus "gentil" que Google avec la presse ?


"Don't be evil" : bien qu'étant devenue une "World Company" digne du commandant Sylvestre, la firme Google persiste à vouloir nous faire croire qu'elle est foncièrement "gentille"... La société californienne a inauguré sa fameuse devise lors de son introduction en Bourse à Wall Street en 2004, en envoyant un message subliminal à ses millions de fans énamourés : "Google c'est l'empire du Bien contre Microsoft l'empire du Mal" ! Or, par un formidable retournement symbolique, le géant de l'Internet est aujourd'hui en passe de devenir le grand méchant loup, en lieu et place du géant du logiciel qui, de son côté, en deviendrait presque sympathique. Aux yeux de la presse et des journalistes, notamment.

Prenez cette histoire de "deal" internet en cours entre Microsoft et News Corp : si les négociations révélées ce week-end par la presse anglo-saxonne aboutissent, le numéro un mondial de l'informatique payera une redevance au groupe du magnat Rupert Murdoch pour avoir le droit d'indexer le contenu de ses journaux sur son moteur de recherche Bing. En contre-partie, News Corp interdirait carrément à Google de mettre en ligne les articles produits par ses quotidiens comme le "Wall Street Journal", le "Times" ou encore le "Sun"... Cela ressemble fort à une sainte-alliance anti-Google entre deux mauvais perdants qui s'inquiètent de la domination, presque sans partage, qu'exerce la star des moteurs de recherche sur le trafic Internet et le marché de la publicité en ligne. Et l'on pourrait se dire : quel intérêt à fuir Google pour se jeter dans les bras de Microsoft ?

vendredi 20 novembre 2009

Kraftwerk, la bande son originale de nos années numériques

Un blog high-tech peut-il raisonnablement faire l'économie d'une chronik sur Kraftwerk, dont les huit albums ressortent ces jours-ci en intégrale remastérisée ("The Catalogue"*) chez EMI ? La réponse est définitivement NEIN ! Rien à voir avec les célébrations fort convenues de la chute du mur de Berlin. Cette formation musicale allemande underground a vu le jour à Düsseldorf et a inventé voilà 35 ans le concept d'"Industrielle Volksmusik" ("musique industrielle populaire")...autrement dit la musique électronique.
C'est un temps et un nom que les moins de 30 ans peuvent ne pas connaître, comme disait l'autre. Mais sans Kraftwerk, pas de Techno ni d'Electro, pas de House music ni de Rave party... Dans son mystérieux studio Kling  Klang, le quatuor dirigé par Ralf Hütter et Florian Schneider a juste imaginé la bande-son de l'ère numérique au moment même où Bill Gates et Steve Jobs, encore boutonneux, conceptualisaient de leur côté ce qui allait devenir l'informatique grand public...

jeudi 19 novembre 2009

...Et voilà la vidéo de Stéphane Richard expliquant pourquoi son Blog

Pour les courageux qui auraient lu jusqu'au bout le billet précédent sur l'apprenti blogueur Stéphane Richard, voilà la vidéo diffusée sur l'intranet du groupe qui a atterri sur Dailymotion grâce à un certain Yes men : "Je suis heureux d'avoir mon Blog, c'est un moyen de communication simple et moderne" explique le numéro 2 et futur PDG de France Télécom avec l'enthousiasme du néophyte.
On est content pour lui...Mais Attention Stéphane : bloguer c'est du boulot, en plus du boulot, tôt le matin, tard le soir et aussi le week-end !  





Enfin si c'est pour renouer le dialogue avec la base de France Télécom, écouter la souffrance au travail des petits soldats de la révolution Orange, bref éviter une nouvelle épidémie de suicides (25 en dix-huit mois), c'est vrai qu'il y a urgence. Alors on attend avec impatience de lire son prochain billet sur la "Refondation sociale" en marche chez France Télécom...et bien sûr de découvrir les commentaires bruts de décoffrage de ses troupes. Stéphane Richard, qui a promis de "consulter son blog tous les jours", a en effet invité les 102.000 salariés du groupe à dialoguer en direct avec lui. Ouch embouteillage en vue...heureusement que France Télécom a décidé de mettre le paquet sur le très haut débit !

lundi 16 novembre 2009

France Télécom : Quand le blog de Stéphane Richard devient une cellule d'écoute psy




"Pourquoi ce blog ? Parce que c'est un moyen simple, vivant, interactif, sympa de communiquer avec vous. Mon blog sera d'abord un lieu d'expression, sans tabou, sans code..." : le nouveau numéro deux - et futur numéro un-  de France Télécom, Stéphane Richard, semble bien décidé à écouter les doléances de ses troupes  après la dramatique série de suicides qui a endeuillé le groupe (25 en tout entre février 2008 et octobre 2009). Parachuté le 5 octobre à la tête des opérations françaises d'Orange pour arrêter l'épidémie et faire oublier les bévues de l'actuel PDG du groupe Didier Lombard (qui avait parlé de "mode des suicides"), l'ex "dircab" de Christine Lagarde à Bercy s'est tout récemment improvisé blogueur...

"Improvisé" ? C'est le mot. Les pages du "Blog de Stéphane Richard" que nous avons pu consulter en provenance de l'intranet de France Télécom (pour les ptits curieux l'URL est indisponible en dehors de l'entreprise) ne sont pas vraiment l'oeuvre d'un pro du Web 2.0. L'auteur n'a publié que deux maigres billets depuis l'ouverture de son blog au début du mois : "Pourquoi ce blog ?" le 3 novembre et "Nos résultats du 3ème trimestre" le lendemain... On a vu blogueur plus prolixe.

vendredi 13 novembre 2009

"Le Quotidien du Foot" en panne de lecteurs ? Pour Robert Lafont c'est un complot de "L’Equipe" !

Un mois après son lancement, « Le Quotidien du Foot » peine à trouver sa place face au quotidien sportif du groupe Amaury. Robert Lafont dénonce de l'anti-jeu dans la mise en place de son journal en kiosques et veut porter plainte contre le groupe Amaury devant l'Autorité de la Concurrence.
 


Un mois après son lancement, «Le Quotidien du Foot » peine à trouver sa place face à « L’Equipe ». Vendu 95 centimes d’euros, conçu sur un modèle "low-cost" (24 pages, 20 journalistes), le nouveau journal destinés aux fans de ballon rond n’a conquis pour l’heure que 25.000 à 30.000 lecteurs selon son éditeur Robert Lafont. Un score équivalent à celui que réalisaient les quotidiens sportifs « Aujourd’hui Sport » et « Le 10 Sport »...juste avant que les deux titres ne déclarent forfait. D’autres sources estiment que la diffusion payée du "Quotidien du Foot" n'excède pas les 15.000 exemplaires en moyenne. Pour info, si ses ventes se sont quelque peu effritées ces dernières années, "L'Equipe" vend toujours plus de 300.000 exemplaires...

 Mais Robert Lafont, qui édite aussi des magazines comme « Entreprendre » ou "Célébrités", ne s’avoue pas vaincu : « Il faut du temps pour installer un titre, nous avons déjà beaucoup amélioré Le Quotidien du Foot et nous continuons à travailler ». Le journal, qui ne paraissait que cinq jours par semaine, sortira le samedi « avant la fin de l’année ». Et pour cause : le samedi est un grand jour de match en Ligue 1 et Ligue 2 et l’absence du « Quotidien du Foot » ce jour-là était un sacré handicap. De nouveaux chroniqueurs comme le footballeur du PSG Ludovic Giuly vont aussi signer dans le journal. Et un partenariat radio est à l’étude.

samedi 7 novembre 2009

Les fondateurs de Skype gagnent au tirage et au grattage


Royal au bar les fondateurs de Skype ! Le suédois Niklas Zennström et son acolyte danois Janus Friis viennent de réussir un joli coup de Jarnac au détriment du géant des enchères en ligne eBay. Le 6 novembre, les deux compères ont signé leur retour au capital et aux commandes de Skype...quatre ans après avoir pourtant revendu leur fameux service de téléphonie gratuite sur Internet à eBay pour la modique somme de 3,1 milliards de dollars. Sortis par la grande porte, Niklas et Janus reviennent par la fenêtre en rejoignant par effraction un pool d'investisseurs aux poches profondes emmené par Silver Lake et Andreessen Horowitz (le fonds du créateur de Netscape, Mark Andreessen) qui a entrepris de racheter Skype début septembre pour 1,9 milliards de dollars. Au terme du deal annoncé vendredi, les financiers auront le contrôle avec 56 % du capital, eBay conservera une participation de 30 % et le tandem hérite donc d'un ticket de 14 %, avec deux sièges au conseil d'administration de la société à la clé. Une position qui leur permet de briguer la direction opérationnelle de Skype...voire de racheter à terme la société qu'ils ont fondé en 2003.
On connaissait la devise des start-uppers de la bulle Internet : "Take the money and run". Zennström et Friis y ont ajouté leur touche personnelle : prend l'argent, tire-toi...et reviens !

jeudi 5 novembre 2009

De l'Oseille pour Bakchich !


"Informations, enquêtes et mauvais esprit" : tout un programme... Le site satirique Bakchich, qui menace de déposer le bilan ce lundi après trois ans d'existence, en a fait sa devise claironnante. Pour ma part, bien qu'exerçant dans un journal des plus sérieux où la vérification scrupuleuse de l'information et le travail d'enquête l'emportent sur le mauvais esprit (normal on est aux "Echos" tout de même), j'aime aussi cette conception du journalisme. Car plus on est de fous pour informer et s'informer mieux c'est. Et puis aller fourrer son nez là où c'est défendu, gratter là où cela fait mal, bref prendre le risque de déplaire un ptit peu, c'est quand même la base du métier...depuis au moins Albert Londres. Bon bien sûr, Bakchich n'a jamais été à une approximation, voire un faux scoop près. Mais la disparition de ce turbulent petit frère du "Canard Enchaîné" serait une bien mauvaise nouvelle pour la presse française, qui n'en a pas besoin en ce moment. 

Car de l'info poil à gratter, du papier Ovni, du billet au lance-flamme, on en a bien besoin en ce moment. Surtout sur Internet où l'actualité en ligne ne brille pas vraiment par son originalité et son côté dérangeant. Lançant ses Scud à droite comme à gauche, cognant comme un sourd sur la Sarkozie comme la Royalitude, déterrant de vieilles affaires de Big Bizness et de Filouteries, révélant au grand jour les petites turpitudes des grands de ce monde, Bakchich informe, amuse et irrite tout à la fois. Autant dire que Nicolas Beau et Xavier Monnier, qui ont lancé leur site fin 2006, ne se sont pas fait que des amis y compris dans nos milieux prétendument bien informés. Pas facile dans ces conditions de trouver de l'argent pour continuer l'expérience...