Mais Robert Lafont, qui édite aussi des magazines comme « Entreprendre » ou "Célébrités", ne s’avoue pas vaincu : « Il faut du temps pour installer un titre, nous avons déjà beaucoup amélioré Le Quotidien du Foot et nous continuons à travailler ». Le journal, qui ne paraissait que cinq jours par semaine, sortira le samedi « avant la fin de l’année ». Et pour cause : le samedi est un grand jour de match en Ligue 1 et Ligue 2 et l’absence du « Quotidien du Foot » ce jour-là était un sacré handicap. De nouveaux chroniqueurs comme le footballeur du PSG Ludovic Giuly vont aussi signer dans le journal. Et un partenariat radio est à l’étude.
"entrave à la concurrence"
Alors Citizen Lafont y croit : son journal peut atteindre les 50.000 à 60.000 exemplaires en début d’année. Un seuil qui correspond probablement au point d’équilibre du titre, car les recettes publicitaires restent bien maigres. Mais comme d’autres avant lui, l’éditeur du « Quotidien Du Foot » est intimement persuadé que « L’Equipe » veut sa peau : «Il se passe des choses en kiosques, il n’y a pas d’égalité de traitement entre les deux titres dans la mise en place », assure-t-il. Robert Lafont envisage carrément de « porter plainte » contre le quotidien du groupe Amaury « pour entrave à la libre concurrence » : «mes avocats travaillent sur le dossier », assure-t-il. Une menace qui ne doit rien au hasard : saisie des mêmes griefs par Michel Moulin, le patron du « 10 Sport », au titre de l'article L 422 du Code du commerce, l’Autorité de la Concurrence enquête précisément depuis six mois sur d’éventuelles pratiques anti-concurrentielles du côté de «L’Equipe ». L’instance de la rue de l’Echelle devrait dire d’ici le printemps prochain si le groupe Amaury s’est rendu coupable d’anti-jeu pour torpiller le "10". De toute évidence, Robert Lafont, qui rame avec son "Quotidien du Foot", espère apporter sa contribution aux investigations du gendarme de la Concurrence...et faire parler un peu de son journal qui a été lancé dans l'indifférence générale.
De son côté, le patron de « L’Equipe », François Morinière, reste on ne peut plus Zen : « Le système de distribution de la presse est tout à fait indépendant. Il est navrant de chercher ainsi des responsables extérieurs à ses propres échecs (...). Pour concurrencer L'Equipe il faut faire un bon journal », déclarait-il récemment aux « Echos » en réponse aux accusations de Robert Lafont.
J-C.F Tweet
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