Bytes numériques, Beats rock et électroniques...Depuis ce billet sur le retour du bon vieux disque vinyle et celui-ci sur le legs synthétique de Kraftwerk, vous connaissez ma passion pour la musique dans tous ses états post-Elvis Presley. Et oui, avant de devenir journaliste aux "Echos", de jongler avec les résultats d'Apple et les cours du Nasdaq, "I was a teenage werewolf", "I was a punk rocker" comme chantaient en coeur les Cramps et les Ramones...Et l'écriture reste pour moi un pur moment de rock'n roll. Après tout, il y a bien un banquier fan des Clash, Mathieu Pigasse, qui partage son emploi du temps entre Lazard et "Les Inrockuptibles" qu'il vient de racheter. Enfin...la comparaison s'arrêtera là. Venons en plutôt aux faits.
Puisque le blog est un exercice totalement freestyle, j'ai décidé de vous faire partager de temps à autre mes coups de coeur musicaux du moment, les pépites sonores qui tournent à fond dans mon iPhone pour me donner l'énergie pure indispensable pour concilier ma double vie de journaliste et blogueur. Il y a une vraie logique à parler riff de guitares et samples électroniques sur un blog dédié à la convergence des technologies et des médias : avec l'explosion du téléchargement et des échanges de fichiers musicaux "peer to peer" au tournant des années 2000, la musique n'est pas pour rien dans la généralisation mainstream de l'usage d'internet par la jeune (et moins jeune) Génération X. Et elle continue à rythmer, jour après jour, la révolution numérique 3.0 que nous sommes en train de vivre dans nos baladeurs, smartphones et les réseaux sociaux...
En ce moment même sur Twitter, on parle beaucoup des nouveaux Gorillaz et Massive Attack. Ce n'est pas un hasard : ces deux collectifs musicaux se conçoivent eux-mêmes comme des plate-formes d'échange et de création, mixant les genres musicaux en toute liberté hors des vieilles chapelles, faisant intervenir des artistes venus de tous horizons, utilisant les médias numériques pour produire leurs albums dématérialisés et interagir avec le public. Depuis sa création par le chanteur de Blur Damon Albarn, il y a près de dix ans, le très cartoonesque Gorillaz (les musiciens se dissimulent derrière des avatars manga dessinés par le genial Jamie Hewlett ) a un site internet très actif et innovant gorillaz.com alliant vidéo-clips, BD et jeux-vidéos. Le groupe a aussi lancé plus récemment son compte Twitter animé par les posts du ténébreux guitariste virtuel @MurdocGorillaz qui ont fait le buzz flatteur du nouvel album. Un modèle de marketing viral.
Voici donc "Plastic Beach", le troisième opus de Gorillaz : tout bonnement excellent. Cela fait longtemps déjà que Damon Albarn s'était débarrassé de ses vieux oripeaux Brit-Pop pour explorer les nouvelles frontières de la création musicale dans le même esprit mais dans genre radicalement plus ludique que le très cérébral Radiohead. Cette fois, l'ex-leader de Blur s'est vraiment surpassé avec un formidable et éclectique casting de guest-stars : Snoop Dogg, Lou Reed, Mar E Smith, Mos Def, Mike Jones et Paul Simonon du grand Clash - entre autres - ont répondu présents ! Le concept de l'album, qui fait l'objet d'une véritable scénographie visuelle et sonore (à voir sur le site) tourne autour de Murdoch, l'avatar de Damon (pas le tycoon des médias) qui se serait débarassé des autres membres du groupe (2D, Russell, Noodle) pour enregistrer à sa guise. Le résultat est résolument Möderne au sens où les jeunes gens Növo l'entendaient when I was young.
Très Hip-Hop sur des morceaux comme Welcome To The World Of The Plastic Beach avec Doogy Dog, l'album prend un tour techno-rap sur l'excellent Stylo featuring Mos Def, puis carrément new-wave 80's à la New-Order sur le même morceau puis l'imparable Glitter Freeze, avant de rebondir raggastyle sur le très speedé Sweepstakes ... Le reste de l'album est à l'avenant : sans frontières, en avance sur son temps avec toujours un oeil dans le rétroviseur.
Mais pour vous faire une idée, le plus simple maintenant est de voir et d'écouter le clip de Stylo qui met en scène Murdoch...et Bruce Willis (!)dans une poursuite infernale et motorisée :
Je serai plus court sur Massive Attack : "Heligoland", le cinquième album de Dady G et 3D (en écoute ici), mérite pourtant autant d'attention. Depuis maintenant vingt ans qu'ils ont inventé le Trip-Hop et ses samples hypnotico-dépressifs, ces virtuoses des platines et des machines électroniques se sont largement renouvelés. Il leur aura fallu six ans pour produire ce nouveau disque qui fait lui aussi appel, comme toujours, à une foule d'invités façon réseau social de musiciens : Tunde Adebimpe, le chanteur du genial groupe new-yorkais TV on the Radio, sur la très belle et planante ouverture Pray for Rain, la chanteuse britannique Martina Topley-Bird sur Babel, le vétéran jamaïcain Horace Andy qui tend à devenir un membre permanent de Massive sur Girl I love You, la délicieuse Hope Sandoval (de Mazzy Star) dont la voix éthérée illumine Paradise Circus...et enfin, tiens tiens comme on se retrouve Damon Gorillaz Albarn sur Saturday Come Slow. Un modèle de travail collaboratif en réseau comme on dit dans l'affreuse novlangue du consulting qui n'oublie pas là encore l'interaction communautaire avec les fans (voir le site internet de Massive Attack).
Mais là encore, assez de mots, place à la musique...et rendez-vous pour une prochaine chronique musicale, entre deux posts plus techno ou éco ;-)
J-C.F
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