mercredi 14 octobre 2009

Vivendi n'est pas encore un conquistador des télécoms





Caramba encore raté ! Le patron de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, pensait mettre facilement la main sur le "Free brésilien" lorsqu'il a lancé le 9 septembre dernier une OPA "amicale" sur le groupe local GVT, spécialisé dans la téléphonie fixe et l'internet. Encouragé par l'entente cordiale Sarko-Lula avec le choix probable du Rafale par le Brésil, le tycoon français des médias (Canal +, Universal Music...) et des télécoms (SFR, Maroc Télécom) avait mis 2 milliards d'euros sur la table pour convaincre les actionnaires cariocas de GVT holding. Un "prix raisonnable" selon lui pour se renforcer dans les pays émergents, le nouveau "Mojo" des opérateurs télécoms occidentaux en quête de relais de croissance. Làs, c'était sans compter sur Telefonica, El Rei des télécommunications sur le continent sud-américain...et carrément chez lui au pays de la Samba avec 62,5 millions de clients. Peu disposé à laisser le gaulois braconner en son Eldorado, le géant espagnol a sorti l'artillerie lourde en proposant 2,5 milliards d'euros cash. Soit 500 millions de mieux. Commentaire à chaud d'un dirigeant de Vivendi: "Ca va être difficile, Telefonica c'est vraiment du lourd"... Le moins que l'on puisse dire : 58 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 91 milliards d'euros de valorisation en Bourse, 264 millions d'abonnés... Si le français n'est pas un nain (25 milliards de capitalisation, autant de chiffre d'affaires, plus de 40 millions d'abonnés télécoms entre SFR et Maroc Télécom) il ne faisait pas vraiment le poids en cas de surenchère. Même si la cession imminente de ses 20 % dans le groupe américain NBC-Universal devrait lui rapporter un trésor de guerre de 3 milliards d'euros.

Ce mercredi 14 octobre, le conseil de surveillance de Vivendi devait en tirer la conclusion qui simpose : Retraite toute ! Au nom de l'intérêt de ses actionnaires et de sa "discipline financière" habituelle. Jean-Bernard Lévy n'est pas le genre d'homme à surpayer une cible surtout quand elle ne compte que 2,3 millions d'abonnés au fixe et à l'Internet pour 800 millions de dollars de chiffre d'affaires... 2,5 milliards d'euros pour le "petit poucet" des télécoms brésilien ça commence à faire cher le relais de croissance.
D'autant que les actionnaires de GVT, un temps très ouverts à l'offre du français, ont logiquement changé de fusil d'épaule quand Telefonica a sorti son gros chéquier : hier ils ont décidé de retirer la "pillule empoisonnée" qui protégeait le capital du groupe, laissant le champ libre à une OPA ibérique. Ce sera fait le 3 novembre à l'occasion d'un conseil d'administration local. Quant à Vivendi, qui avait jusqu'au 16 octobre pour confirmer ou revoir son offre, il devrait maintenant se chercher une autre proie. Avec l'abandon probable de l'affaire GVT, le groupe français subit sa deuxième déconvenue en quelques semaines dans les pays émergents : fin juillet, il avait du jeter l'éponge sur le dossier Zain, toujours pour une question de rapport qualité-prix. Il faut dire que le groupe koweitien réclamait carrément 12 milliards de dollars pour ses 40 millions d'abonnés mobiles en Afrique.
Pas de quoi décourager Jean-Bernard Lévy qui a demandé aux dirigeants de SFR et Maroc Télécom de scruter "toutes les opportunités qui passent" dans l'hémisphère Sud. Filiale à 51 % de Vivendi, le porte-avions Maroc Télécom, déjà bien installé en Afrique (Mauritanie, Burkina, Gabon, Mali), devrait servir de base de départ pour les prochaines tentatives du Conquistador contrarié.
Jean-Christophe Féraud

2 commentaires:

  1. Os serviços da Telefônica são PÉSSIMOS! Sou cliente da GVT, e essa empresa faz um grande contraste no Brasil com as concorrentes. Agora, é só esperar para a Telefônica acabar com a GVT.

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  2. Désolé, je ne parle pas portugais mais je crois que vous êtes client de GVT et que vous espérez un rachat par Telefonica dont le service client est supérieur...Et bien c'est raté : contrairement à ce que je pensais, Vivendi est un bien un conquistador des télécoms ! Je me suis trompé, JB Levy vient de réussir un coup de maître en s'assurant le contrôle de 57 % de GVT au nez et à la barbe de Telefonica...
    On verra bien ce que Vivendi va faire de GVT.
    JC Féraud

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