Et si vous deviez définir Twitter en 140 signes maxi à la manière des messages "gazouillis" postés sur le site de microblogging le plus tendance du moment ? Ce serait "le dernier buzz en provenance de la planète Web 2.0, un phénomène de mode utile qui enregistre une progression de notoriété fulgurante", répond en substance l'Atelier de veille de BNP-Paribas qui a commandé à l'Ifop une étude sur le thème "Les internautes français et Twitter"*. La start-up californienne créée en 2006 par Biz Stone et Jack Dorsey n'est réellement devenue "the next big thing" sur internet que fin 2008. Et en France, ce sont les étudiants iraniens qui ont contribué à faire connaitre Twitter cette année en s'emparant de ce nouveau média pour faire entendre leur révolte au monde connecté. Mais le sondage réalisé pour l'Atelier auprès d'un échantillon représentatif de 1052 personnes du 17 au 19 novembre dernier, confirme bel et bien son statut de nouvelle star du réseau.
Sur-couverture médiatique oblige (les journalistes adooorent le verbe "twitter"), 60 % des internautes français auraient déjà ainsi entendu parler du petit oiseau bleu...contre 28 % seulement il y a cinq mois et seulement 4 % en 2008 ! En revanche les concurrents Friendfeed (4 % de notoriété) et Yammer (1 %) ont encore bien du mal à se faire connaître. Alors c'est officiel, si vous voulez vous la jouer "early adopter" et top branché, zappez Facebook et allez-faire un tour illico à Twitterland pour jouer à celui qui a le plus de "Followers" (on dit "abonnés" maintenant que la version française est opérationnelle).
Sur-couverture médiatique oblige (les journalistes adooorent le verbe "twitter"), 60 % des internautes français auraient déjà ainsi entendu parler du petit oiseau bleu...contre 28 % seulement il y a cinq mois et seulement 4 % en 2008 ! En revanche les concurrents Friendfeed (4 % de notoriété) et Yammer (1 %) ont encore bien du mal à se faire connaître. Alors c'est officiel, si vous voulez vous la jouer "early adopter" et top branché, zappez Facebook et allez-faire un tour illico à Twitterland pour jouer à celui qui a le plus de "Followers" (on dit "abonnés" maintenant que la version française est opérationnelle).
Mais les gens savent-ils vraiment ce qu'est Twitter et à quoi peut servir un service qui est un peu à Internet ce que sont les SMS au téléphone mobile ? Alors là grande déception pour les aficionados : seuls 9 % des internautes en ayant entendu parler possèdent réellement un compte Twitter... Le portrait robot du Twittermaniac ? C'est plutôt une femme (11 % contre 7 %), âgée de moins de 34 ans, exerçant sans une profession cadre et habitant sans surprise en région parisienne. Bref si Twitter compterait aujourd'hui 25 millions à 50 millions d'utilisateurs inscrits à travers le monde, essentiellement aux Etats-Unis, les internautes français commencent tout juste à s'y mettre : on parle pour le moment d'1 petit million d'inscrits sur Twitter...contre 12 ou 13 millions pour Facebook ! Et dans les faits, seuls quelques dizaines de milliers de fans tout au plus utiliseraient quotidiennement le site de microblogging : bloggers, start-upers, journalistes, spécialistes du marketing direct, publicitaires et une poignée de politiques...
L'omniprésent porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, vient ainsi ainsi de s'offrir un joli coup de pub en se faisant bloquer momentanément son compte Twitter suite à une attaque massive d'utilisateurs jugeant le personnage non grata sur leur réseau préféré. Plus "Web friendly", la secrétaire d'Etat au numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a gagné pour sa part la palme de l'assiduité en twittant quotidiennement sur ses activités au sein gouvernement. Résultat près de 25.000 internautes suivent déjà NKM ! Résultat même l'Elysée va s'y mettre, mais pas Nicolas Sarkozy qui se contente de sa page Facebook...mais compte déjà une dizaine de "fake" plus ou moins habiles sur Twitter. Rien à voir avec Barak Obama qui compte 2,8 millions de "followers"...ou Biz Stone himself qui en compte 1,8 million ! Les grands médias ne sont pas en reste : CNN et le "New York Times"sont respectivement suivis par 2,8 et 2 millions d'accros à l'info. En France, on s'y met doucement : "Le Monde" compte par exemple 23.000 "abonnés"...
L'omniprésent porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, vient ainsi ainsi de s'offrir un joli coup de pub en se faisant bloquer momentanément son compte Twitter suite à une attaque massive d'utilisateurs jugeant le personnage non grata sur leur réseau préféré. Plus "Web friendly", la secrétaire d'Etat au numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, a gagné pour sa part la palme de l'assiduité en twittant quotidiennement sur ses activités au sein gouvernement. Résultat près de 25.000 internautes suivent déjà NKM ! Résultat même l'Elysée va s'y mettre, mais pas Nicolas Sarkozy qui se contente de sa page Facebook...mais compte déjà une dizaine de "fake" plus ou moins habiles sur Twitter. Rien à voir avec Barak Obama qui compte 2,8 millions de "followers"...ou Biz Stone himself qui en compte 1,8 million ! Les grands médias ne sont pas en reste : CNN et le "New York Times"sont respectivement suivis par 2,8 et 2 millions d'accros à l'info. En France, on s'y met doucement : "Le Monde" compte par exemple 23.000 "abonnés"...
Mais Twitter pourrait devenir un vrai phénomène grand public avec sa toute nouvelle version française inaugurée en novembre. Encore faut-il que les gens voient une quelconque utilité à tapoter des courts messages depuis leur PC ou leur smartphones et à lire ceux des autres... A cet égard, l'étude de l'Atelier montre que les gens savent pourquoi ils tweetent :
79 % utilisent Twitter pour "obtenir des bons plans, des promotions"
77 % pour "créer et entretenir un réseau d'amis"
76 % pour "partager avec sa communauté
74 % pour "diffuser de l'information en exclusivité"
72 % pour "interroger des communautés très ciblées"
71 % pour "créer un réseau de collègues, clients, prospects"
71 % pour "créer du trafic vers son blog ou son site internet"
65 % pour "diffuser de l'information sur les produits et services de son entreprise"
54 % pour "diffuser son CV, trouver un emploi"
51 % pour "obtenir un conseil, une expertise sur un sujet particulier"
46 % pour "préparer un voyage"
40 % pour "recruter des collaborateurs"
En résumé, les utilisateurs grand public se servent de Twitter comme ils se servent classiquement d'internet : de manière assez consumériste et pour entretenir du lien virtuel, façon Facebook, mais en plus branché. Et les utilisateurs professionnels ont découvert un formidable accélérateur pour faire buzzer leur entreprise et leurs produits et faire de la veille stratégique, technologique, concurrentiel. Bref Twitter c'est aussi une nouvelle manière de se faire connaître, construire sa marque et faire du business. Les journalistes se mettent d'ailleurs à gazouiller en nombre : les plus jeunes pour tenter mettre un pied dans la porte d'une profession qui se précarise et ressemble de plus en plus à la sidérurgie des années 80, les plus de 35 ans pour devenir leur propre média et survivre ainsi professionnellement à la grande révolution numérique qui balaye les vieux médias.
Au bout du compte, 73 % des utilisateurs de Twitter estiment que s'adonner au microblogging est "utile", contre 63 % des internautes qui s'y sont rarement essayé. Mais bien évidemment, Twitter est perçu comme "un effet de mode" par près des trois quart des personnes interrogées (73 %) et un "épiphénomène" par la moitié. Bref, Twitter serait "un effet de mode utile", ce qui n'est pas faux.
Reste maintenant pour Twitter à transformer l'essai sur le plan du business. La petite entreprise qui devient grande a déjà levé de l'argent par trois fois auprès de "VC" californiens : 22 millions de dollars en 2008, 35 millions début 2009...et on parle maintenant de 100 millions de dollars pour la dernière levée de fonds. Ce qui valoriserait la start-up de San Francisco à plus de 1 milliard de dollars. Les rumeurs de rachat par Google ou Microsoft se multiplient. Mais on s'oriente plus sûrement vers une entrée en Bourse d'ici fin 2010. Ce qui explique que Twitter, qui reste pour l'heure totalement gratuit, cherche à maintenant à développer des sources de revenus. Au troisième trimestre 2009, l'entreprise aurait réalisé...400.000 dollars de chiffre d'affaires seulement. Et au quatrième trimestre, elle arriverait péniblement à 4 millions de dollars, selon des estimations de TechChrunch...qui voit pourtant Twitter dépasser les 1,5 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2013 avec 1 milliard de dollars d'utilisateurs ! Entretemps, le "phénomène de mode utile" espère bien monétiser son succés en accueillant un peu de pub et surtout en faisant payer aux entreprises et professionnels le droit de faire buzzer leur marque. Mais d'ici là, Internet pourrait aussi donner naissance à une nouvelle "killer app" qui risque de démoder Twitter en moins de temps qu'il ne faut pour écrire 140 signes...
Jean-Christophe Féraud
* L'étude est publiée ce mardi 8 décembre pour la conférence "Twitter en France, votre entreprise est-elle prête" organisée par FaberNovel et L'Atelier
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