Il aura fallu un 24ème suicide (lire le post d'hier) pour que la direction de France Télécom se rende enfin à l'évidence : le dispositif de communication de crise - observatoire du stress, gel des mutations jusqu'au 31 octobre, "négociations sur la prévention des risques psychosociaux"... - mis en place dans l'urgence, voire la panique, ne répond en rien au formidable mal-être social exprimé par cette vague de suicides sans précédent dans une grande entreprise française. Cette fois, les gourous de la com' et autres cabinets de consultants appelés pour jouer les pompiers n'éteindront pas l'incendie politico-médiatique.
Il fallait répondre au passage à l'acte désespéré par un autre passage l'acte un tant soit peu positif en matière de dialogue social, si ce n'est porteur d'espoir. Le PDG de France Télécom, Didier Lombard, en a pris durement conscience en se faisant huer lundi soir à Annecy, en allant à la rencontre des salariés du centre d'appel d'appel où travaillait l'employé qui a mis fin à ses jours. Dans la soirée, au sortir d'une réunion avec des représentants syndicaux, il a donc annoncé que l'entreprise mettait fin "au niveau national au principe de mobilité des cadres systématique tous les trois ans" Ici. Ce n'est plus un moratoire jusqu'à la fin du mois d'octobre, mais un vrai gel de cette mesure qui a sans doute participé à la destruction du lien social dans l'entreprise. Un geste fort que demandaient les syndicats depuis des mois.
Maintenant, direction et partenaires sociaux vont enfin pouvoir se pencher sereinement sur le malade France Télécom, sous l'oeil attentif de l'Etat actionnaire et du futur PDG Stéphane Richard qui au train où vont les choses pourrait prendre les commandes plutôt que prévu. Comme l'a lui-même reconnu Didier Lombard - mais il faisait référence au rendez-vous qu'avait pris le désespéré avec son médecin du travail - "à quelques jours près, on aurait pu éviter ce drame"...
JCF
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